A propos de la Grâce de Dieu (3)
La grâce surabondante de Dieu :
“Or, la loi est intervenue pour que l’offense abonde ; mais là où le péché a abondé, la grâce a surabondé” (Romains 5. 20).
Il est évident que plus il y a de lois, plus il y a des risques d’enfreindre ces lois. La mise en place de nouveaux radars sur le bord des routes, pour faire respecter les lois, génère un plus grand nombre d’infractions. C’est donc avec raison que Paul dit : “Plus il y a de lois, plus l’offense abonde”.
Certains croyants en Jésus, ayant cru en la Grâce de Dieu au moment de leur conversion, sont entrés dans la joie du salut. Ensuite, ils ont essayé de mener une vie droite, mais il leur est arrivé ce qui arrive à tous. Ils ont expérimenté des jours difficiles et, sous la pression de la tentation, ils sont tombés dans le péché. La culpabilité les a saisis, elle a été accompagnée de la peur du jugement des autres, et cela les a amenés, bien souvent, à se replier sur eux-mêmes, et à cacher leurs fautes.
Dans les évangiles, la femme surprise en flagrant délit d’adultère, a évidemment enfreint la loi. L’offense est réelle, et les hommes religieux, selon ce que dit la loi, veulent la lapider. Jésus ne conteste pas la loi, mais Il place ces hommes devant leur propre réalité de pécheurs ayant également enfreint la loi en leur disant : “Que celui qui n’a pas péché lui jette la première pierre” (Jean 8. 7). Tous, repris dans leur conscience, quittent le terrain. Seul Jésus reste avec cette femme.
Bien qu’Il soit sans péché, Il ne jette pas la première pierre, mais Jésus fait grâce à cette femme. Le péché a été exposé mais il n’est pas traité par la justice de la loi, il est traité par la grâce de Dieu. On peut noter au passage que les accusateurs auraient pu bénéficier de cette même grâce s’ils étaient restés près du Seigneur Jésus. Le Seigneur leur aurait dit : “Je sais ce que votre conscience vous reproche, mais allez et ne péchez plus”.
L’Écriture nous dit que Jésus est venu avec : “La grâce et la vérité” (Jean 1. 14). Les deux vont ensemble. La grâce ne peut abonder que là où est la vérité. C’est ce que dit David : “Tu veux que la vérité soit au fond du cœur” (Psaume 51. 8).
Le but de la grâce de Dieu :
“Je m’étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés, par la grâce de Dieu, pour passer à un autre évangile ! Non pas qu’il y en ait un autre, mais il y a des gens qui vous troublent et qui veulent pervertir l’évangile du Christ…” (Galates 1. 6-10).
Paul exprime sa surprise ; son étonnement est comme un cri du cœur dans lequel on ressent à la fois de la tendresse et une blessure. L’apôtre Paul n’accepte d’aucune manière que la grâce soit pervertie par une parcelle de légalisme. Il ne peut y avoir de compromis : un peu de grâce et un peu de légalisme. Paul va même très loin quand il dit : “Quand un évangile autre que celui de la grâce, porterait la marque apostolique ou même angélique, et même si cet apostolat devait être le mien, ne le recevez pas !”
Le but de la grâce de Dieu est de nous conduire à vivre en communion avec Jésus-Christ et non le contraire : “Vous êtes séparés de Christ, vous tous qui cherchez la justification dans la loi ; vous êtes déchus de la grâce” (Galates 5. 1-4). Chercher à être justifiés par les œuvres, nous sépare de Christ. Recevoir la grâce, et y demeurer, nous permet de vivre une relation de communion avec Christ.
Le but de la grâce n’est pas de nous donner un billet pour entrer au Paradis, et éviter l’Enfer, mais de nous faire vivre une vie d’intimité avec Dieu. Dieu ne nous accorde pas sa grâce, pour que seulement nos péchés soient pardonnés, et que nous puissions aller au Ciel. Il nous accorde sa grâce pour que nous puissions goûter à son intimité, et jouir de sa présence. La grâce nous permet d’entrer dans une relation avec Dieu, à laquelle nous ne pourrions jamais arriver, par nos œuvres, nos efforts ou nos mérites.
Le but de la grâce, c’est de nous amener à découvrir l’immensité de l’Amour de Dieu pour nous. Cette découverte enlève tout sentiment de crainte. Ceux qui servent Dieu, avec la crainte du jugement, font tout ce qui est en leur pouvoir pour lui plaire. Comme ils ne sont jamais certains d’avoir tout fait pour plaire à Dieu, ils vivent dans la culpabilité, et ont du mal à établir une relation d’intimité avec Dieu. Or, le but de la grâce, c’est de nous faire entrer dans cette relation d'intimité avec Dieu notre Créateur. Alors nous pouvons vivre cette parole de l’apôtre Jean : “Pour nous, nous l’aimons parce qu’il nous a aimés le premier” (1 Jean 4. 19).
L’infinie richesse de la grâce de Dieu :
“… Afin de montrer dans les siècles à venir l’infinie richesse de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ” (Éphésiens 2. 4-7).
L’un des hymnes chrétiens des plus connus dans le monde est le célèbre chant anglais : “Amazing grace”. C’est un pasteur anglican nommé John Newton, qui en a écrit les paroles. Cet homme était, avant sa conversion, le capitaine d’un navire qui s’adonnait au commerce d’esclaves ; il était connu pour sa débauche morale.
Le 10 mai 1748, au cours d’une terrible tempête dans l’Atlantique, il cria à Dieu, son navire fut épargné. Après cette expérience, il se convertit, renonça à son commerce, devint pasteur anglican, et un fervent militant pour l'abolition de l'esclavage. Inspiré par l’histoire du fils prodigue qui ressemblait à son propre vécu, il écrivit ce chant dont voici la traduction des trois premières strophes :
Grâce étonnante, au son si doux,
Qui sauva le misérable que j’étais ;
J’étais perdu mais je suis retrouvé,
J’étais aveugle, maintenant je vois.
C’est la grâce qui m’a enseigné le respect,
Et la grâce a soulagé mes craintes.
Combien précieuse cette grâce m’est apparue
À l’heure où pour la première fois j’ai cru,
J’ai déjà traversés de nombreux dangers, filets et pièges,
C’est la grâce qui m’a protégé jusqu’ici,
Et la grâce me mènera à bon port.
Le mot “Amazing” traduit ici par “étonnante”, pourrait être traduit par : “stupéfiante, surprenante, immense, infinie…” Dans le texte aux Éphésiens, Paul emploie l’expression “l’infinie richesse”. Le sens est proche de ce dont parle John Newton. La grâce de Dieu est tellement inexplicable, grande, insondable, qu’elle nous laisse dans une sorte d’admiration émerveillée lorsque nous y avons goûté.
La grâce de Dieu est capable de sauver le plus vil des pécheurs, la personne la plus méprisable, pour en faire une nouvelle créature. Peut-être qu’une personne qui vous est chère, vivant à vos côtés, se comporte d’une manière abominable, alors ne dites pas qu’il n’y a rien à faire, que son cas est désespéré… croyez que la grâce de Dieu est suffisante pour opérer un changement radical.
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