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L'Évangile est une puissance de Dieu pour le Salut de quiconque croit (Romains 1 : 16)

Le scandale et la folie de la croix (2)

23 Août 2023 Publié dans #La croix

La croix, lieu de l’expiation… sacrifice substitutif du Christ

Voici les principales expressions du Nouveau Testament utilisées pour présenter la croix du Christ : Sacrifice (Éphésiens 5. 2) ‑ Donner sa vie (Jean 10. 18 ; 1 Jean 3. 16) ‑ Rançon (Matthieu 20. 28) ‑ Mort pour les pécheurs (Romains 5. 6, 8 ; 1 Corinthiens 15. 3 ; 2 Corinthiens 5. 14-15 ; 1 Thessaloniciens 5. 9-10 ; Hébreux 2. 9 ; 10. 5) – Offrande (Matthieu 20. 28) – En expiation (Romains 3. 25 ; 1 Jean 2. 2 ; 4. 10).

Jésus est le sacrifice – Il est l’expiation, Il est la rançon – Jésus a donné sa vie pour nous… Ces affirmations illustrent l’œuvre du Christ. Encore faut-il bien les comprendre. Quelles images ces expressions produisent-elles en nous ? A qui Jésus a-t-Il donné sa vie ? A qui la rançon a-t-elle été payée ? Dieu est-Il sanguinaire ? A-t-Il besoin de sang pour apaiser sa Colère ? Jésus est-Il la victime innocente, le bouc émissaire offert à la Colère divine ? Jésus est-il débiteur du diable ?

De nombreux chrétiens ont été troublés par les réponses maladroites apportées à ces questions. On ne peut comprendre l’œuvre sacrificielle du Christ que si on la relie étroitement à l’Amour de Dieu. Il n’y a jamais eu d’instrumentalisation de Jésus, comme si le sacrifice de Jésus apaisait la vindicte d’un Dieu sanguinaire. Au contraire, l’apôtre Paul précise, que lors de la Passion de Jésus, c’est Dieu qui était en Christ. "Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et il a mis en nous la parole de la réconciliation (2 Corinthiens 5. 19)

« Le prix [de la mort de Jésus] n’est payé à personne : il manifeste l’Amour de Dieu pour les pécheurs. (…) Le sang du Christ n’est pas le prix que Jésus a dû payer pour les coupables impuissants pour que Dieu soit « satisfait », mais la preuve suprême, la plus onéreuse qu’on puisse imaginer, d’un Amour sans mesure du Père et de son Fils unique pour ses enfants bien-aimés. (…) La vie du Fils de l’Homme, Médiateur du salut, n’est pas un objet de négociation entre Dieu et les êtres humains, ou entre Dieu et Jésus. La rançon n’est versée à personne… La mort de Jésus sur la croix est l’accomplissement ultime du service et de la mission qui lui avait été confiés pour la réalisation du Royaume de Dieu. (…) La mort de Jésus a été le sacrifice de son existence… à sa mission. (…) La mort purificatrice et salvatrice du Serviteur Jésus, quoique non recherchée ni provoquée, est une mort consentie par Lui-même et intégrée au dessein d’Amour du Père (…) L’Amour total de Jésus… voilà… ce qui l’a conduit à se livrer pour chacun de nous.(…) Le dessein de Dieu n’était pas de faire payer à son Fils, même consentant, la dette des pécheurs, mais de nous réconcilier avec Lui par le don fraternel que ce Fils a fait de sa vie, et de nous donner ainsi la preuve d’un Amour total immérité ».

« Dieu lui-même se fait solidaire de l’être humain, Dieu descend dans l’humanité et s’identifie avec lui. C’est Lui-même qui est la victime en son Fils Jésus. C’est Dieu Lui-même qui se fait Homme, ou, pour mieux dire encore, qui devient l’Homme même, afin de pouvoir porter le fardeau des êtres humains. Réellement, c’est Dieu, en son Fils Jésus-Christ, qui transpirait du sang à Gethsémané, Lui qui fut flagellé au prétoire, Lui qui rendit sur la croix le dernier soupir : « Dieu était en Jésus-Christ, réconciliant le monde avec Lui ». Mais un Dieu qui est Amour nous explique qu'Il est le Dieu qui, en son Fils Jésus, mourut pour ses créatures et ressuscita. C'est Lui le seul Dieu auquel l’humanité puisse croire ».

« La croix n’est pas le résultat, ni le prix d’un vil marchandage avec le diable, encore moins un troc trompeur… elle n’est pas une punition infligée par un Dieu-gendarme à un Christ doucereux ; elle n’est pas l’œuvre d’un Christ débordant de tendresse qui arrache notre salut des mains d’un Père réfractaire… Elle est le lieu où le Dieu Juste et Aimant s’est humilié pour devenir en Jésus et par Lui, chair, péché et malédiction pour nous, de manière à pouvoir nous sauver sans faire la moindre concession aux exigences de sa nature ».

La mort de Jésus est l’expression ultime de son Amour. Par son Amour infini, Il a partagé la condition humaine jusque dans ses abîmes les plus abjects pour venir l’habiter de sa lumineuse présence. Désormais, aucun domaine de l’existence humaine ne lui échappe. En particulier Jésus est venu habiter la réalité dramatique de la mort (spirituelle, séparation d’avec son Père et physique) pour que désormais la mort elle-même n’échappe plus à sa souveraineté. Devant un tel mystère, devant tant d’amour nous ne pouvons que nous agenouiller et adorer.

La victoire de la Croix… triomphe du Christ

"Il a effacé l’acte rédigé contre nous en vertu des prescriptions légales, acte qui nous était contraire ; il l’a enlevé en le clouant à la croix ; il a dépouillé les principats et les autorités, et il les a publiquement livrés en spectacle, en les entraînant dans son triomphe" (Colossiens 2. 13-15).

La croix occupe la place centrale dans l’événement du salut. Elle est au cœur de l’histoire de la relation de Dieu avec l’humanité. Aussi, d’objet de torture qu’elle est, elle devient sujet de gloire, sujet de fierté. « C’est dans la croix de Jésus-Christ que je me glorifie » dit l’apôtre Paul (Galates 6. 14). Il poursuit en nous invitant à nous approprier la dynamique de la croix. S’approprier la dynamique de la croix, c’est crucifier en nous « le monde », c’est-à-dire tout ce qui s’oppose à Dieu, tout ce qui est d’inspiration terrestre (les œuvres de la chair de Galates 5. 19). Nous identifier à l’œuvre de la croix, c’est réaliser que la puissance et la fatalité du péché sont désormais rompues. Ainsi la croix n’est plus seulement un événement historique qui s’est déroulé en Judée/Palestine vers l’an 30 de notre ère. Désormais elle occupe une place particulière dans la vie des enfants de Dieu. « Je suis crucifié avec le Christ », dit l’apôtre Paul (Galates 2. 19). Jésus Lui-même désigne la croix comme ce qui caractérise toute personne qui veut le suivre (Matthieu 10. 38 ; Marc 8. 34 ; Luc 14. 27). Signe de la puissance de Dieu, signe aussi de sa miséricorde, la croix constitue un appel à aller jusqu’aux frontières sans limite de l’amour. Elle invite au pardon ; elle entraîne à ouvrir les bras, à se laisser percer le cœur, à laisser jaillir la vie.

Dans cette dynamique, la croix devient source de salut et de victoire. « Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu » (Colossiens 2. 20 ; 3. 3). Puisque vous êtes morts, vous n’êtes plus assujettis au péché et à ses passions destructrices, vous êtes vivants pour Dieu (Romains 6. 11). L’ensemble du chapitre 7 de la lettre aux Romains développe magistralement cette lumineuse dynamique.

Victoire sur la mort (Colossiens 2. 13 ; Romains 6. 23) … Victoire sur le péché (1 Pierre 2. 24) … Victoire sur le diable et les puissances des ténèbres (Hébreux 2. 14 ; 1 Jean 3. 8) … vous pouvez vivre une vie nouvelle selon les critères du Royaume de Dieu. La croix du Christ a inauguré une nouvelle économie dans la relation entre Dieu et les êtres humains, une nouvelle dynamique qui s’étend à tous les êtres humains (Romains 5. 18) et qui portera pleinement ses fruits lorsque Dieu prendra possession de son Royaume.

Pour l’instant nous sommes encore dans le temps de la persévérance, le temps de l’attente, le temps où le salut est vécu en espérance. « Car c’est en espérance que nous sommes sauvés…. Or, l’espérance ne trompe point, car l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné » (Romains 8. 24, 5. 5).

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